Babilio

L’œuvre de Babilio frappe au premier regard par son caractère sombre et puissant, modelant un ensemble de figures humaines dont le corps se transforme en lieu de mémoire.

Suite à de longues études de Droit, plus conforme à sa culture familiale, Babilio prend le chemin des Arts en 1995, suit des cours de volume et sculpture aux Beaux arts de Poitiers et commence à exposer à partir de 2005

La terre est le médium qui lui offre le plus de liberté et de douceur. Avec ce matériau brut, chargé d’histoire et de symboles, elle assemble et mélange divers matériaux glanés ici et là pour donner corps à ses figures et adopte parfois le bronze pour certaines de ses réalisations.

« Les gardiens du temple », 2024

« Les anges gardiens » – Terre cuite sur socle en métal, avec ajouts de plumes, ficelle et bois – 2022

Babilio travaille d’instinct, sans modèle. A l’écoute de ses propres émotions, elle flirte avec l’informe et le surnaturel pour nous présenter un panel de personnages au visage grave et silencieux, tout droit sortis d’un passé intemporel : des jumeaux ficelés, des gardiens d’âmes où des fétiches, comme elle les nomme, dont le corps disparait parfois au profit d’un tronc/socle, qu’elle appelle des « coffres à trésors », dissimulant à l’intérieur un univers clos, peuplé de chimères. La force métissée et la puissance des éléments naturels que se dégagent de ses sculptures nous évoquent celles du célèbre Ousmane Sow, dont les silhouettes terreuses et parfois calcinées transpirent de violence et de sensualité.

Une approche profonde et singulière, qui nous invite à réfléchir sur notre identité, notre rapport à la terre, au monde.